Parole d'expert
Photo: Service d'appui multimédia (SAM)

Accoucher en meilleure position

Des professionnels de l'imagerie, de la biomécanique et de l'obstétrique s'allient pour identifier les positions les plus adaptées pour accoucher par voie basse.

La césarienne est le geste chirurgical le plus pratiqué dans le monde. Sa relative simplicité a eu pour conséquence de geler toute recherche visant à optimiser le positionnement des femmes lors d'un accouchement par voie basse. «Nous nous basons encore sur des modèles qui datent de 150 ans, regrette David Desseauve, médecin associé au service de gynécologie-obstétrique du CHUV. Or aujourd'hui, avec les progrès de l'informatique, il devient possible de calculer ce qui se passe à l'intérieur de l'utérus à partir de coordonnées de positions externes.»

En collaboration avec des doctorants en biomécanique du Swiss BioMotion Lab du CHUV et en traitement d'images de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l'obstétricien souhaite déterminer de manière scientifique les positions idéales à adopter par la mère lors d'un accouchement qui se prolonge et qui pourrait nécessiter une césarienne.

«Nous comptons travailler à partir d'un bassin type de femme en âge de procréer déterminé par des scanners et des IRM, qui, à travers une technologie d'imagerie proche du morphing, se déforme selon les caractéristiques de la mère. Il sera ensuite possible de recalculer l'orientation du plan du détroit, afin que le bébé s'engage résolument dans le bassin.»

Cataloguées par les sages-femmes, les meilleures positions d'accouchement trouveront ainsi leur validation scientifique. Favoriser l'accouchement par voie basse devrait réduire le nombre de césariennes et les complications – infections, maladie thromboemboliques, etc. – qui peuvent survenir lors de ces interventions. Ce projet de recherche est l’un des lauréats des Prix scientifiques Leenaards 2019.



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