Parole d'expert

Remarcher grâce à la stimulation électrique

L'écho mondial du projet STIMO, qui a permis à quelques personnes paralysées de remarcher, suscite de grands espoirs.

L’annonce a fait le tour du monde: à Lausanne, des personnes paraplégiques de longue date ont pu marcher à nouveau à l’aide de béquilles ou d’un déambulateur. «Nous sommes sans cesse sollicités pour des conférences depuis la publication de nos travaux dans Nature, explique Jocelyne Bloch, neurochirurgienne au CHUV et investigatrice principale de l’étude STIMO (Stimulation Movement Overground), aux côtés de Grégoire Courtine, neuroscientifique à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Des milliers de patients nous contactent aussi, mais nous sommes obligés d’expliquer qu’il ne s’agit pas encore d’un traitement accessible à tous à ce stade.»

Le principe? Un implant est installé à proximité de la moelle épinière du patient, et relié à un générateur placé au niveau de l’abdomen. Contrôlé par un ordinateur ou une tablette, le générateur permet alors d’envoyer des signaux électriques à l’implant, ce qui entraîne la stimulation des nerfs qui gouvernent les muscles des jambes. Cette stimulation électrique – qui reproduit en temps réel l’activation de la moelle épinière normalement réalisée par le cerveau – est le résultat de 15 ans de recherches menées par l’équipe de Grégoire Courtine. Surtout, et contrairement à d'autres projets similaires, la récupération neurologique des patients lausannois subsiste au-delà des séances d'entraînement, lorsque la stimulation électrique n'est pas enclenchée. «À l’heure actuelle, sept patients ont été opérés et tous montrent des progrès, indique Jocelyne Bloch. Mais ce n’est qu’un début. Nous sommes en train de préparer STIMO 2, qui inclura une vingtaine de patients aigus, pris en charge juste après leur accident.»



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