Grâce à l’urolithine A, une puissante molécule, la société lausannoise Amazentis espère contrer les effets de l’âge sur l’activité musculaire.
Installée sur le campus de l’EPFL, la société Amazentis cherche à lutter contre les méfaits de l’âge sur l’organisme humain. Elle s’intéresse plus particulièrement à l’urolithine A, un composé fabriqué par la flore intestinale suite à l’ingestion de divers aliments comme la grenade, la framboise ou la noix. Seul un tiers de la population est capable d’effectuer cette conversion «naturellement». Les chercheurs développent donc des produits qui administrent des doses finement calibrées de la molécule.
«L’urolithine A présente des propriétés particulièrement intéressantes en termes de lutte contre le vieillissement, et plus spécifiquement en ce qui concerne le maintien de la fonction mitochondriale* et musculaire», souligne Chris Rinsch, CEO et cofondateur de la société. Les chercheurs d’Amazentis, en collaboration avec des laboratoires de l’EPFL, ont testé ce produit chez C. elegans (un petit ver disposant d’une durée de vie de 30 jours, voir édition n° 11 de In Vivo), sur des cellules musculaires et sur des rongeurs. Dans les trois cas, ils ont pu démontrer que l’urolithine A stimule la mitophagie, un mécanisme permettant aux cellules de se débarrasser de leurs mitochondries défectueuses et qui perd en efficacité avec les années.
Après ces premiers résultats encourageants, la société compte mener des essais cliniques afin de démontrer l’efficacité d’un tel traitement sur l’homme, en vue d’une commercialisation future. «Aujourd’hui, il n’y a aucune solution pour améliorer la baisse de fonction musculaire liée à l’âge, alors qu’on estime qu’il y aura plus d’un milliard de personnes de plus de 65 ans en 2030, souligne le CEO. Cibler les mitochondries est une approche très prometteuse pour maintenir une mobilité optimale, même à un âge avancé.» ⁄
* Les mitochondries sont des structures qui fournissent de l'énergie aux cellules.