Chronique
Texte: Bertrand Tappy
Photo: Mister Corminboeuf

La lutte contre la rareté ne fait que commencer

«Ce qui est rare est cher»: que l’on parle d’un accès à l’océan, d’une mine d’or ou d’un coin de terre fertile, voilà une maxime qui résume quasiment l’intégralité de notre Histoire, faisant et détruisant les empires au fil des conflits et des guerres qui ont engendré le monde d’aujourd’hui.

En changeant juste un mot, on obtient «ce qui est rare coûte cher». Une modification qui pourrait paraître bien anodine si elle ne témoignait pas du défi monumental que représentent les maladies orphelines dans le monde de la santé: quel poids avez-vous lorsque vous êtes le seul sur plus de 10’000 individus à avoir besoin d’un traitement? Comment convaincre l’industrie pharmaceutique d’investir des dizaines de milliers de dollars pour financer la recherche, et améliorer le sort de ceux qui vivent le même calvaire que vous au quotidien? Bien loin de provoquer renommée et richesse, rareté rime donc parfois avec injustice, patience et courage… Il n’en fallait pas plus pour nous inciter à dédier un dossier à ceux qui vouent leur vie à soulager ceux qui souffrent d’un mal dont le nom – lorsqu’il en a un – suscite plus souvent la perplexité que l’empathie au sein de la population.

Plus égoïstement, je profite de ces quelques lignes pour témoigner de la gratitude que j’éprouve pour les quelques années durant lesquelles j’ai eu le plaisir de couver, de faire naître et de voir grandir «In Vivo». Je pars aujourd’hui vers de nouveaux horizons, mais le souvenir de ces moments sera désormais plus cher à mes yeux que n’importe quelle pierre précieuse. ⁄



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