Texte: Gary Drechou
Photo: Jeanne Martel - Service d'appui multimédia (SAM)

«Nous organisons tous les rendez-vous et examens»

Côté professionnels

Dès lors qu’ils ont signé le formulaire de consentement, les patients subissent plusieurs tests qui vont déterminer s’ils sont aptes à recevoir le traitement. Explications avec Virginie Zimmer, attachée de recherche clinique.

«La première chose que nous faisons, c'est de programmer une biopsie, explique Virginie Zimmer, attachée de recherche clinique au sein du Département d'oncologie UNIL CHUV. À partir de cet échantillon, on va déterminer s'il y a des lymphocytes T qui infiltrent la tumeur en nombre suffisant, afin de s'assurer que la première phase d'expansion en laboratoire sera satisfaisante. Si c'est le cas, nous allons ensuite programmer la chirurgie pour faire la résection.»

Dès lors que le prélèvement est effectué et que le consentement est signé, les patients se soumettent à une série de 8 examens destinés à vérifier leur éligibilité: c'est la phase dite de screening. «Outre un examen médical approfondi, nous organisons électrocardiogramme, ultrason cardiaque, radiographie du thorax, scanner thoraco-abdomino-pelvien, IRM cérébrale et prise de sang», précise Virginie Zimmer. Les choses se déroulent selon un calendrier serré, dont sont garants les attaché-e-s de recherche clinique:

«Notre rôle est d'avoir une vue d'ensemble du protocole, de coordonner le parcours du patient et le travail des quelque 65 professionnel-le-s impliqués, représentant 13 corps de métier.»

Gardiens du protocole

«Nous préparons 12 documents en début d'étude. Il y a d’abord le calendrier du patient, qui commence à la date de la signature du consentement, où l'on organise tous ses rendez-vous et examens de screening, explique Virginie Zimmer. En parallèle, nous préparons aussi des documents pour les médecins et les infirmier-ère-s, qui ressemblent à des check-lists détaillant ce qu’ils doivent faire chaque jour.»

Un autre rôle dévolu aux attaché-e-s de recherche clinique est de faire en sorte que tout ce qui se passe pendant l’étude soit reporté de manière adéquate dans Soarian, le logiciel utilisé pour compiler les données: «Nous travaillons en étroite collaboration avec les data managers, ici Amélie Roten, afin que ces données soient propres et claires. La data manager a ensuite un deuxième regard sur ces données. C’est très important, parce qu’il y a tellement de choses que parfois, on n’arrive pas à tout voir. C'est elle qui transmet ensuite les données au sponsor de l'étude.».

Le nombre de patients suivis par les attaché-e-s de recherche clinique dépend du type de protocole. «Lorsque j’ai commencé pour celui-ci, j’avais une autre étude en parallèle, confie Virginie Zimmer. Mais actuellement, je travaille sur ce protocole et je prépare deux autres études. La charge de travail est très variée: parfois, on est quasiment à 100% sur un patient, parfois on peut en suivre plusieurs et avoir du temps pour d’autres études.»

Même si l'ensemble du processus est très complexe, avec de nombreux impondérables, Virginie Zimmer estime que les choses se passent globalement bien: «Les patients suivis jusqu'ici ont toujours eu des retours positifs».



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