«L’objectif des équipes mobiles du CHUV est de créer du lien en accompagnant les jeunes, et d’apporter des soins de proximité à ceux qui n’y ont pas accès», explique Vanessa Baier, infirmière dans l’équipe mobile pour adolescents, que dirige le Dr Laurent Holzer, du Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA).

En allant à la rencontre des patients sur leur lieu de vie – domicile familial ou foyer d’accueil – les professionnels du SUPEA favorisent la coopération entre les soins de première ligne, qui sont au contact des patients, et les unités pédopsychiatriques ambulatoires ou hospitalières. Actuellement, ils interviennent auprès d’environ 50 patients adolescents.

«La prise en charge de l’adolescent peut durer de trois à neuf mois, avec en général une ou deux visites par semaine, suivies de discussions avec ses proches ou ses éducateurs», ajoute Vanessa Baier. À terme, l’objectif est de rediriger l’adolescent vers un système de soins classique en ambulatoire ou en hospitalier. Démarche qu’il n’aurait pas forcément acceptée sans le lien créé avec l’intervenant de l’équipe mobile.

«Il s’agit de travailler sur la demande du jeune et de le réintégrer en fonction de ses difficultés psychiques, de ses besoins, en convenant avec lui des étapes», précise Vanessa Baier.

Créées, au début, à l’intention des patients adultes du Secteur psychiatrique Centre, à Lausanne, ces équipes mobiles se sont progressivement ouvertes aux jeunes. Elles ont été implantées ces dernières années dans les trois autres secteurs du canton. L’Unité de recherche du SUPEA travaille de concert avec les cliniciens des équipes mobiles, afin d’objectiver l’efficacité des prestations proposées et de modéliser la trajectoire des patients pris en charge. «Il s’agit de comprendre pour quels types de patients ce suivi par les équipes mobiles est le plus efficace et pour quels autres types de patients il faut adapter la prise en charge», précise Sébastien Urben, responsable de l’Unité de recherche.