Dossier
Texte: Céline Stegmüller

Médicaments et prise de poids

Nouvelles pratiques, nouveaux savoirs: zoom sur un projet de recherche mené au sein du Département de psychiatrie du CHUV.

«L’espérance de vie des patients en psychiatrie est de dix à vingt ans inférieure à celle de la population générale», explique Chin Bin Eap, directeur de l’Unité de pharmacogénétique et psychopharmacologie clinique du CHUV. Les antipsychotiques de deuxième génération utilisés pour le traitement des maladies en seraient notamment la cause. Ces derniers engendrent régulièrement des troubles lipidiques pouvant mener à des maladies cardiovasculaires.

«Les analyses des psychopharmacologues du CHUV ont montré qu’une prise de poids ou une augmentation du taux de cholestérol supérieure à 5%, après le premier mois de traitement avec ces molécules, permettent de prédire une prise de poids importante ou une hypercholestérolémie après un an.»

Face à ce constat, le Département de psychiatrie a émis une directive pour le suivi des effets secondaires des psychotropes. Divers paramètres tels que le profil lipidique, le tour de taille et le poids sont ainsi contrôlés régulièrement dès le début du traitement.

«La surveillance de ces variables cliniques prédictives permet de réagir très tôt, explique Alessandra Solida-Tozzi, médecin adjointe responsable de la section Minkowski du Service de psychiatrie générale. L’équipe médicale peut ainsi formuler des conseils pour une bonne hygiène de vie ou alors modifier les prescriptions de médicaments.» La suite des recherches portera sur une détection plus précise des indicateurs ainsi que sur le développement de programmes cliniques permettant de minimiser les risques liés à la prise de molécules psychotropes.



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