Tandem
Texte: Camille Andres
Photo: Eric Déroze

La chercheuse Anne-Sylvie Ramelet et la clinicienne Françoise Ninane

Parfois, il suffit de toutes petites choses: une parole, l’attention portée à la température d’une pièce, le partage d’une information... Dans tous les cas, pour un patient hospitalisé, cette «prise en charge au quotidien, heure par heure, dans les plus infimes détails, compte énormément», assure Françoise Ninane, directrice adjointe des soins au CHUV. Ce qu’on appelle, de manière très générale, «les soins», fait aujourd’hui l’objet de recherches approfondies.

En Suisse romande, c’est à l’Institut universitaire de formation et de recherche en soins de Lausanne (IUFRS) que les sciences infirmières se développent depuis 2008, en collaboration avec le CHUV notamment. «Cet échange permet aux étudiants de bénéficier d’un terrain clinique», explique Anne-Sylvie Ramelet, professeure ordinaire et directrice de l’IUFRS depuis janvier 2015.

Plusieurs recherches ont abouti à des améliorations dans les pratiques hospitalières. Ainsi, quand le Centre de santé infirmier de la policlinique médicale universitaire a voulu revisiter son programme de promotion de la santé pour les requérants d’asile, des étudiants de l’IUFRS ont été contactés. Ils ont examiné les guidelines existants, puis ils ont apporté des idées pour permettre à l’équipe infirmière de faire ses choix en fonction du contexte. Depuis juin 2014, la collaboration entre les deux structures a connu une réelle accélération. Anne-Sylvie Ramelet et Françoise Ninane assurent désormais la coprésidence de la toute nouvelle Commission de recherche et développement du CHUV (CRD), qui a été créée pour faciliter les «synergies» entre l’hôpital et l’IUFRS, comme l’explique Anne-Sylvie Ramelet. «Cela permettra aux académiques d’être en phase avec les réalités des soins, de produire des recherches qui répondent aux besoins de la population, et de mettre ces compétences de recherches systématiquement au service du CHUV.»

Si Françoise Ninane peut s’appuyer sur Anne-Sylvie Ramelet pour «traduire une préoccupation clinique en problématique de recherche, scientifiquement démontrable», cette dernière trouve dans la directrice adjointe des soins une alliée de choix, dans le dédale de l’hôpital. «Françoise connaît parfaitement l’institution et ses rouages, elle me donne de précieux conseils et me dit tout de suite qui aller voir», explique Anne-Sylvie Ramelet.

Comme Françoise Ninane, qui a effectué la majorité de sa carrière dans les soins prodigués aux enfants, Anne-Sylvie Ramelet est spécialisée en pédiatrie. Un «formatage commun», reconnaît en souriant Françoise Ninane. Si la CRD n’a pas encore arrêté ses axes de recherches prioritaires, les deux coprésidentes évoquent la prise en charge de la douleur, ou encore la question des proches aidants comme des pistes prioritaires. Des préoccupations qui touchent chaque département du CHUV, des urgences à la psychiatrie, en passant par la chirurgie.



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