Chronique
Texte: Nicolas Jayet
Photo: Christophe Senehi

L’Année des sages-femmes et du personnel infirmier

L’Assemblée mondiale de la santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement désigné 2020 «Année internationale des sages-femmes et du personnel infirmier». L’organisation souhaite ainsi «attirer l’attention sur leur participation et leur contribution cruciales à l’instauration de la couverture sanitaire universelle», à l’occasion du 200e anniversaire de la naissance de l’une des fondatrices des soins infirmiers modernes, Florence Nightingale. Mais qu’est-ce que la couverture santé universelle?

L’OMS la définit comme un but: celui de permettre à tous les individus d’accéder aux services de santé dont ils ont besoin sans que cela n’entraîne pour eux de difficultés financières. Elle nomme aussi les quatre conditions à réunir pour y parvenir: un système de santé bien géré qui réponde aux besoins de santé prioritaires au moyen de soins intégrés centrés sur les personnes, un financement des services de santé qui rende l’accès aux soins supportable pour les usagers, un accès aux médicaments et technologies, et, enfin, des effectifs suffisants de personnels de santé formés qui répondent aux besoins des patients en se fondant sur les meilleures données factuelles disponibles.

La santé est l’un des droits fondamentaux de tout être humain, la couverture de santé universelle concrétise ce principe.

Naturellement, les réalités professionnelles des soignants sont bien différentes selon où l’on se situe autour du globe. Dans certains pays, Ebola et le HIV sont en tête des préoccupations sanitaires. Dans certains conflits, des personnels de santé sont pris pour cibles, kidnappés et assassinés, et les hôpitaux attaqués. Toutes les infirmières et sages-femmes du monde ne risquent pas leur vie pour sauver celle des autres, néanmoins quelque chose les unit. Et ce quelque chose est en relation directe avec les quatre piliers de la couverture de santé universelle. Il s’agit de leur capacité à se décentrer pour porter attention à l’autre, homme, femme, mère ou enfant, avec une conscience aiguisée de la souffrance et des inégalités. De leur volonté de dispenser des soins avec professionnalisme, en cherchant à toujours faire mieux. De leur contribution décisive à la sécurité des patients. Il s’agit enfin de leur engagement, chaque jour et partout dans le monde.

Mais il manque aujourd’hui 9 millions d’infirmières et de sages-femmes dans le monde. L’année 2020 est donc là pour nous rappeler certains enjeux, comme le fait Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS: «Même avec les meilleurs médicaments, les meilleurs moyens de diagnostic, les meilleurs hôpitaux et la meilleure assurance maladie, s’il n’y a pas d’agents de santé qui dispensent des soins sûrs, efficaces et centrés sur la personne, il n’y a pas de système de santé.»



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Infirmier, Nicolas Jayet est adjoint à la Direction des soins du CHUV.